Sucre/ Cerveau : n’éteignez pas la lumière !

Vieillissement cérébral précoce et alimentation 

 

Une étude publiée en mars 2020 dans la revue PNAS révèle que la communication fonctionnelle entre les régions du cerveau se déstabilise avec l'âge et que ceci commence avant la fin de la quarantaine !

 

Le rôle du sucre

La déstabilisation s’accélère avec la résistance à l’insuline. Le glucose (sucre simple issu de la digestion des glucides alimentaires), qui est censé être le carburant préféré du cerveau, ne peut plus être correctement utilisé ce qui petit à petit lui fait perdre ses fonctionnalités : les neurones perdent progressivement l'accès au glucose. 

Le cerveau humain ne représente que 2% du volume du corps mais consomme plus de 20% de son énergie, on peut bien comprendre alors ce que la résistance à l’insuline peut produire comme effets délétères au fils des ans, sur son fonctionnement.

Car cette perte de fonctionnalités progressive intervient en réalité plusieurs années avant que le déclin cognitif ne soit perceptible. Les modifications du régime alimentaire des 100 dernières années, avec une augmentation substantielle de la charge glycémique (trop de glucides), ont conduit à un phénomène très répandu de résistance à l’insuline dans la population générale : nous mangeons trop, mais surtout trop de sucres, qu’ils soient simples ou complexes, « rapides » ou « lents » ! Et cela perturbe notre métabolisme sans que nous nous en rendions compte.

La même étude révèle que la relation entre le diabète de type 2 et le dysfonctionnement cognitif est évidente même chez les jeunes adultes et même aux premiers stades du diabète.

 

Un déclin cognitif plus précoce que prévu

Les auteurs de l’étude ont étudié avec des techniques perfectionnées le cerveau de 42 adultes âgés de moins de 50 ans en condition d’alimentation standard (glucidique), de jeûne et d’alimentation cétogène. Ils ont constaté que la communication fonctionnelle entre les régions du cerveau se déstabilise avec l'âge, dès la fin de la quarantaine, avec des capacités de cognition plus faibles et que ce phénomène s’accélère avec la résistance à l’insuline : à partir de l'âge de 47 ans environ, la stabilité des réseaux cérébraux commence à se dégrader, les changements les plus spectaculaires se produisant vers l'âge de 60 ans.

La neuroimagerie a non seulement montré une déstabilisation des réseaux cérébraux par le glucose mais surtout que, à l’inverse, les cétones les stabilisaient.

 

Les cétones, meilleur carburant pour le cerveau ?

Ces expériences ciblées montrent que le vieillissement cérébral est modulé de manière fiable par les différentes sources de carburant : le glucose diminue la stabilité des réseaux cérébraux, tandis que les cétones l’augmentent. On peut donc en conclure que des mesures diététiques entraînant l'utilisation des cétones augmentent l'énergie disponible et sont un potentiel de protection du cerveau au cours de son vieillissement.

Pour cela, il faut commencer à agir dès la période présymptomatique pendant laquelle la prévention peut être la plus efficace, si possible avant qu’une résistance à l’insuline s’installe. Mais même ensuite, il est possible de contourner la résistance à l'insuline pour réalimenter les neurones en exploitant les corps cétoniques comme carburant alternatif.

 

Comment produire naturellement des corps cétoniques ?

L’alimentation quotidienne est primordiale : en diminuant drastiquement sa consommation de glucides (céréales, féculents, farines, sucres divers…), en augmentant celle des graisses et éventuellement des protéines si elle est déficitaire, en ne mangeant pas entre les repas, en pratiquant le jeûne intermittent quand cela est possible… Plusieurs stratégies sont envisageables en fonction du mode de vie, de l’activité physique, professionnelle et de l’âge, bien sûr.

Mais l’alimentation faible en glucides, le cétogène, voire le jeûne, ne s’improvisent pas. Des carences sont évidemment possibles si les apports en macro et micro-nutriments ne sont pas adéquats et ceux-ci doivent absolument être adaptés, les conseils personnalisés, pour acquérir les bons réflexes, les bonnes habitudes qui permettront au cerveau de garder sa jeunesse au fil des ans.

Laurence Pinelli

Lien vers l’étude PNAS : cliquez ici

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